Ariel Sharon (2002)

Oeil pour oeil, dent pour dent, nous serons bientôt tous aveugles!

Pourquoi M. Sharon est-il dans ce palmarès des personnalités les plus connes de la planète? Parce que c’est un criminel de guerre multi-récidiviste. Parce qu’il est l’archétype du terroriste d’Etat. Parce qu’il n’a que les larmes et le sang, – et pas seulement ceux de ses ennemis – comme programme politique. En voici les preuves.

Ariel Sharon est un criminel de guerre multi-récidiviste.

Ariel Sharon est né en 1928 dans une ferme à Kfar Malal en Israël. Il rejoint le mouvement Haganah (le terrorisme juif anti-anglais) à l’age de 14 ans. Pendant la guerre de 1948, il est à la tête d’une compagnie d’infanterie. En 1953, il commande une unité spéciale, le commando “101” qui exécute des attaques sur des villages palestiniens dans lesquelles des femmes et des enfants sont tués.

Le massacre de Qibya, un village de Cisjordanie près de Jérusalem, a lieu le 14 Octobre 1953. Un contingent de 600 soldats israéliens, conduits par Ariel Sharon, utilise des explosifs pour faire exploser le village complet, en tuant tous les habitants palestiniens. Chaque homme, chaque femme et tous les enfants ont été froidement assassinés: 69 civils. Ariel Sharon massacre des civils “ennemis” désarmés dans l’intention perverse de terroriser les populations afin qu’elles fuient, ce qui est la stratégie d’Israël depuis son origine. Israël et son gouvernement continue de nier que les Palestiniens aient été expulsés de force de leurs terres natales en 1948.

En 1956, lors de la campagne anglo-française pour reprendre le Canal de Suez à Gamal Abdel Nasser, les Israéliens interviennent également dans le Sinaï. Parmi eux, Ariel Sharon. “Les rapports sur la façon dont les parachutistes israéliens ont tué à peu près 270 prisonniers de guerre égyptiens il y a de cela 40 ans, génèrent une tension entre les deux pays [Egypte et Israël]. L’Egypte a demandé une enquête sur les atrocités supposées, lesquelles datent de l’époque de l’implication israélienne” (article d’Ohad Gozani “Les Israéliens admettent le massacre” in “The Daily Telegraph” du16 Août 1995).

De 1958 à 1962, M. Sharon commande la brigade d’infanterie, et ensuite comme commandant d’école d’infanterie. Il a été nommé chef du Commandement Nord des forces de défense israéliennes en 1964, et chef du département de formation de l’armée en 1966. En 1967, il participe à la guerre des Six jours comme commandant d’une division blindée. En 1969 il est nommé chef du Commandement Sud des forces de défense israéliennes

Sharon démissionne de l’armée en juin 1972, mais il est rappelé en service actif durant la guerre de Yom Kippur en 1973 pour commander une division blindée et retourner une situation quasi-désespérée. Ariel Sharon avait été élu à la Knesset en décembre 1973. Il est nommé conseiller en sécurité par le Premier Ministre Yitzhak Rabin en1975. Autre ancien militaire qui, en juillet 1948, en tant que commandant de la brigade Harel, sous les ordres directs de Ben Gourion, a expulsé des dizaines de milliers de Palestiniens de leurs villes de Lydda et Ramel.

M. Sharon entretient une grande tradition israélienne de collusion du militaire et de la politique. Qu’un général en retraite soit élu, de tant en tant, pourquoi pas: de Gaulle, Eisenhower. En Israël, tous les politiciens sont des militaires déguisés en pékin. Mais au-delà de ce phénomène culturel, M. Sharon est le parfait représentant d’une idéologie militaire israélienne qui est convaincue que la violence est la seule politique acceptable quand il s’agit de négocier avec les Arabes.

Ariel Sharon est élu à la Knesset en décembre 1973. Il est réélu en 1977. Il est Ministre de l’Agriculture dans le premier gouvernement créé par Menachem Begin, lui-même criminel de guerre pour le massacre de Deir El Yassin et ancien terroriste membre de l’Irgoun. Puis en 1981, les exploits sanglants d’Ariel Sharon lui valent le poste de Ministre de la Défense dans le second gouvernement Begin. Il est à ce poste lorsqu’éclate la guerre d’invasion du Liban, baptisée “Paix en Galilée”. Selon les statistiques publiées dans le “Third World Quarterly” (Volume 6, Issue 4, Octobre 1984, pp. 934-949), plus de 29.500 Palestiniens et Libanais ont été tués ou blessés entre le 4 Juillet 1982 et le 15 Août 1982, et 40 pour cent d’entre eux étaient des enfants.

Censés démolir les infrastructures de l’OLP au Liban afin d’assurer la sécurité des implantations israéliennes en Galilée (Nord d’Israël) les événements de 1982 à1985 servent en réalité de catalyseur au mouvement de résistance Chiite Hezbollah au sud Liban.

Ariel Sharon est directement mis en cause dans les massacres de Sabra et Chatila, deux camps de réfugiés situés dans les faubourgs sud de Beyrouth. Ces événements se déroulent entre le soir du 16 Septembre 1982 et le matin du 18 Septembre 1982, dans une zone sous le contrôle des forces armées israéliennes. Les auteurs du crime sont les membres des Milices Phalangistes (Kata’eb), aidées des forces libanaises armées par les Israéliens et alliées proches de ceux-ci depuis le commencement de la guerre civile libanaise en 1975. Avant le massacre, M. Sharon tient meetings avec les forces phalangistes. Il est acquis qu’aucun militaire israélien présent sur le terrain ne pouvait pas ne pas savoir ce qui se passait dans les camps pendant ces trois jours de massacres.

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) dénombre 1.500 victimes juste après le massacre, mais le 22 Septembre, ce nombre est porté à 2.400. Le jour suivant, 350 corps sont découverts, et le nombre de victimes prouvées s’éleve alors à 2.750. Les services d’information militaire israéliens estiment pour leur part que le nombre de tués se situe entre 700 et 800. La résolution des Nations Unies numéro UNSC 521 (1982) du 19 Septembre 1982 condamne les massacres de Sabra et Shatila, sans en désigner les coupables.

Une commission officielle d’enquête israélienne – dirigée par Yitzhak Kahan, président de la Cour Suprême Israélienne – enquête sur les massacres et rend un rapport public en février 1983. Cette enquête, très incomplète, aboutit moins à reconnaître la responsabilité du Ministre de la Défense dans ces massacres, qu’à relever un défaut de commandement et l’absence de compte-rendu sur ce qui se déroulait au chef du gouvernement. “Nous devons remarquer qu’il est ostensiblement problématique que le Ministre de la Défense n’ait pas mis au courant de quelque façon que ce soit le Premier Ministre [Menachem Begin] de sa décision de laisser entrer les Phalangistes dans les camps. “

Le 18 juin 2001, une plainte est déposée devant les tribunaux belges contre M. Sharon visant à reconnaître sa responsabilité dans les massacres de Sabra et Chatila. La Belgique est le seul pays à avoir intégré dans son droit le principe de juridiction universelle en ce qui concerne les crimes contre l’humanité.

Du sang, des larmes, et encore du sang.

Entre 1990 et 1992, Ariel Sharon est Ministre de la construction et du logement. Suite à la chute de l’Union Soviétique et à la vague d’immigration d’origine russe, il initie et exécute un programme d’intégration des immigrants à travers tout le pays.

Ariel Sharon est l’acteur clé dans l’explosion du nombre de colonies dans la période 1977 – 1992. Cette période est caractérisée par plus de confiscations de terres et plus d’activités de colonisation que jamais. Le nombre de colons dans les Territoires Occupés Palestiniens augmente jusqu’à atteindre fin 1992 environ 110.000 personnes. En 1996, Ariel Sharon est à nouveau Ministre des Infrastructures Nationales et reprend part à la construction des colonies. Dans la période qui a suivi les accords Oslo, Israël a établi 30 nouvelles colonies et presque doublé la population des colons dans la Cisjordanie et la bande de Gaza, de 109.000 en 1993 à presque 200.000 en 1999 (ces chiffres ne comprennent pas les nouvelles colonies dans la grande banlieue de Jérusalem). Source: Foundation for Middle East Peace.

En Septembre 1999 Ariel Sharon est élu Président du Likoud. Le 28 Septembre 2000, Ariel Sharon “visite” l’esplanade “al-Haram ash-Sharif” de la mosquée de Jérusalem. Il déclenche par sa provocation arrogante la seconde Intifada. Quatre mois plus tard le 6 Février 2001, après avoir allumé l’incendie, Ariel Sharon est appelé pour l’éteindre au poste de Premier Ministre. Il présente son gouvernement à la Knesset le 7 Mars 2001, gouvernement dans lequel il s’attribue le portefeuille de l’Intégration et de l’Immigration.

L’incendie brûle toujours. D’attentats du Hamas en actions de “représailles” de l’armée israélienne, seuls ces deux-là existent politiquement. Ni M. Sharon, ni le Hamas n’auraient de légitimé sans cette guerre. Quand est-ce que les Israéliens comprendront qu’il n’y a jamais eu autant de morts civils parmi eux que depuis qu’un général en retraite, irresponsable et criminel de guerre, les gouverne? Peut-être jamais…