Participation : Présidentielles, 69% Législatives : 49%

Finalement les Français ne sont collectivement peut être pas aussi veaux que certains le croyaient. Dont moi-même bien sûr.

Au scrutin pour les présidentielles du 7 mai dernier, le taux de participation plafonnait à 69%. Ce qui pour une démocratie occidentale est un score plutôt élevé. Rappelons un autre chiffre : 55% de participation, aux présidentielles américaines de 2016.

Et donc avec un taux de participation de 51% au premier tour des législatives le 10 juin, puis un minable 49% au second tour (moins d’un électeur sur deux), les Français prouvent qu’ils ont bien compris comment fonctionnent les institutions de leur vieille et ringarde 5ème république.

Ils savent qu’ils vivent désormais en monarchie. Tous les cinq ans, ils donnent les pleins pouvoirs à un gars et à l’oligarchie ploutocratique qui lui est associée, pour que ceux-ci les tondent toute la durée d’une mandature. Et adieu la démocratie républicaine ! Adieu le consentement à l’impôt et à faire la guerre !

Inutile de vous lamenter sur cette désaffection des électeurs, amis politologues et journalistes. Elle était prévisible puisque logique. Il n’y a plus qu’une seule élection décisive dans ce système, une seule qui mérite d’être gagnée, une seule pour laquelle l’électeur se déplacera : l’élection présidentielle. Le reste n’est que de la daube. Notre Parlement ? Un croupion. Nos députés et sénateurs ? Des godillots et des béni-oui-ouis.  Il y a à peu près autant de contre-pouvoirs en France actuellement (Parlement, associations, Ong, églises, organes de presse, etc) que dans la lointaine république populaire bananière de Corée du Nord.

Quant à la représentativité des nouveaux élus, il suffit de rappeler que Marine Le Pen a obtenu 34% des suffrages lors du second tour de la présidentielle tandis que le F-Haine ne sera finalement représenté que par 8 députés (sur un total de 577). Non seulement il n’a plus de contre-pouvoirs (et le Conotron se sent bien seul…) mais tout ceci prend de plus en plus la tournure d’un régime à parti unique.

Avec un taux de participation aussi bas, malheureusement, rares furent les circonscriptions avec triangulaires (il fallait 12% des inscrits et non des suffrages exprimés pour être présent au second tour). Ce fut donc le plus souvent un boulevard ouvert pour des inconnu(e)s. Anecdote : une amie de droite votait dans une circonscription un socialiste et un macroniste s’opposaient au second tour; elle n’est pas allée voter au second tour n’ayant le choix qu’entre la gauche et la gauche. Dans ma propre circonscription, un macroniste et une élue sarkozyste s’opposaient; et je ne me suis pas déplacé, ne me sentant pas concerné par ce duel entre la droite et la droite. A force de n’être ni de gauche, ni de droite, on finit dans les choux (49%… c’est minable !)

Pour ramener les électeurs aux urnes (avant qu’une dictature fasciste ne nous tombe dessus) il faudrait que les députés disposent de réels pouvoirs. C’est-à-dire que l’on revienne à une constitution établissant l’égalité entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif. Ce n’est pas en légiférant par ordonnance comme veut le faire E.M qu’on va en prendre le chemin.

Il n’arrive que très rarement au Conotron de prendre une option sur le futur, mais cette fois-ci j’ose prédire que le retournement d’opinion futur sera à la hauteur de l’enthousiasme et du conformisme actuels. C’est à dire quasi-total.