L’enfumage continue

En mars, mois guerrier, plein d’allant, Mikron 1er visite, en sa cité royale de Tours, le centre de formation des Compagnons, avant toute visite dans un autre établissement public qui accueillerait sans sélection, tous les publics… Chez les Compagnons, il vante le travail bien fait, celui des Compagnons en particulier mais aussi le travail bien fait en général. Cette idée-là, clamée haut et fort, tout le monde est d’accord avec : comment être contre le travail bien fait ? Faudrait-y être con ? Non ?

Mais MiKron ne s’arrête pas là dans sa rhétorique, au travail bien fait, il associe le moins d’Etat, car Mikron veut que l’Etat finance moins, que l’Etat fasse des économies ( mais sur quoi ? sur qui ?…). Donc puisque vous aimez le travail bien fait, vous n’avez plus besoin de l’Etat, votre travail ( bien fait : PAF!) vous suffit …non ? Le raccourci est habile , la plupart des gens n’y voit pas malice et adhère d’un bloc à la sentence : « On aime le travail bien fait , on est d’accord avec moins d’Etat… »

Ca ne s’arrête pas là. « Vous aimez le travail bien fait donc vous n’avez pas besoin d’Etat ; soyez entreprenant ! » Le cabinet du Roi et ses propagandistes* nous font croire que parce que les cheminots ont des privilèges, il faut supprimer leur statut. Privilèges que les autres n’ont pas. Les autres, c’est nous, vous, moi.

Mais pourquoi n’aurions-nous pas les mêmes privilèges que les cheminots plutôt que de vouloir leur supprimer ceux qu’ils possèdent ? Tiens, tiens ! Et puis, si c’est une question d’argent, je veux dire de « pas assez d’oseille » et bien, pourquoi les députés, sénateurs, actionnaires des grosses entreprises et patrons du CAC-40 ne rogneraient-ils pas sur les leurs, de privilèges ? Bordel de dieu ! Et notons bien comment le raccourci entre la suppression des privilèges et la suppression du statut de fonctionnaire, est vite fait bien fait par Mikron et ses conseillers ! Comme si on ne pouvait pas dissocier l’un et l’autre ?

Statut des fonctionnaires dont l’histoire s’inscrit au coeur de notre République sociale et solidaire, après la Libération , dans la ligne des décisions prises par le Conseil National de la Résistance. Comment peut-on vouloir dilapider un pan de l’histoire qui fonde l’unité de notre pays ?

C’est oublier que grâce à la fonction publique, des milliers de citoyens qui n’avaient que leur savoir comme bagage, des citoyens sans relations, issus de classes populaires, ont pu s’élever, par concours, devenir instituteurs, professeurs, postiers, cheminots, etc… et ceci grâce à la neutralité des concours, à  la protection que confère le statut vis à vis du politique.

L’ignorance est sans limite : l’enfumage continue ! Sortez les masques à gaz !

Professeur Mottro










* Il faut savoir que le terme propagande est inventé, sans qu’il ait le sens péjoratif actuel, au 17ème siècle sous le pape Grégoire XV lors d’une “congrégation pour la propagation de la foi ou en latin de propaganda fide”.