Vers l’écologie

Pourquoi libéralisme et écologie sont-ils incompatibles?

Le libéralisme a pour origine les Physiocrates du 18ème siècle dont Turgot était le penseur philosophe. Leur doctrine était “laissez faire, laissez passer”. Le Physiocrates croyaient que ce que nous nommons “marché” pouvait se réguler par la seule bonne volonté des acteurs et en dernier lieu par l’intervention divine. Ils croyaient dans une forme d’harmonie universelle ordonnée par un dieu juste et bon.

Au contraire, les mouvements philosophiques et économiques qui vont naître plus tard, au 19ème siècle, du fait des conséquences de la seconde révolution industrielle, celle du charbon et de l’acier (au 18ème, c’était celle du textile) vont faire émerger les courants de pensée socialistes, avec les Utopistes comme Proudhon, et les matérialistes comme Marx. Les marxistes, au contraire des libéraux pensent que le marché ne peut pas se réguler seulement par l’intervention divine, qu’il n’existe pas d’harmonie universelle mais des luttes, luttes de classes.

Alors, pourquoi une politique vraiment écolo ne peut être libérale, et bien parce que, nécessairement, pour tenter de stopper la machine qui s’emballe, il va falloir, non pas une intervention divine, ni de belles paroles qui tentent de responsabiliser chacun (les belles paroles que nous sert Mikron) mais un sursaut collectif qui ne peut et ne pourra se faire sans un minimum d’organisation, de décisions et de contraintes politiques et économiques de la part de la puissance publique.

Donc une intervention de l’Etat, à l’opposé des conceptions libérales telles qu’énoncées ci-dessus. D’ailleurs, nous avons pu vérifier que l’Etat, même profondément libéral, est capable d’intervenir, de décider, de sanctionner: c’est ce que l’Etat a fait pendant les 2 mois de confinement.

Pour conclure, il va bien falloir faire des choix, en matière d’alimentation , d’exportation de produits alimentaires, d’agriculture de proximité, voire bio, de transport, de voitures, d’isolation des logements, d’énergie, bref, de consommation. Dans consommation, il y a “con”, cela ne signifie pas qu’il faille s’arrêter de consommer, de revenir à la voiture à cheval (non vapeur) mais de “penser” sa façon de consommer pour être moins “con” pour soi , pour les autres, pour la planète.

Et les libéraux qui nous gouvernent, qui sont d’abord libéraux avant d’être de droite ou de gauche ou du centre veulent des consommateurs, ne veulent que des consommateurs.

Peut-on espérer que le nouveau gouvernement de Mikron dont on vient de nous annoncer la com-position ralentira, à défaut de la stopper, la catastrophe écologique qui s’annonce ? Non, car la doctrine reste la même: libérale.

Pire encore, les nouveaux nommés le sont pour être encore plus loyaux que les anciens, plus libéraux et à la botte du Roi-Président. C’est d’ailleurs ce que les “médias” ont retenu du précédent gouvernement : aucune action en 3 ans, à part la limitation à 80km/h sur les routes ! Mais un grand chambellan loyal.

Enfin, je crois qu’il est important de distinguer ce qui relève des opinions, des jugements et ce qui relève des faits, de l’Histoire. Car si chacun est libre de ses opinions et de ses jugements, il y a des faits, une Histoire qu’on ne peut nier sauf à vouloir imiter Trump ou Bolsonaro qui clament que le “réchauffement climatique” est une fable, une opinion comme une autre.

Eh bien non ! Non, monsieur Macron.

Professeur Mottro