banalité

Dès qu'il est question du mal (par opposition au bien) il y a toujours un intello de service pour rappeler ce lieu commun, établi par Hannah Arendt à la fin de son ouvrage "Eichmann à Jérusalem", quant à une "banalité du mal".

Mais l'assertion d'Hannah Arendt la concernait elle-même (d'abord et avant tout ?) et son propre aveuglement : jeune et brillante étudiante en philosophie, elle avait été avant la guerre, la maîtresse de son professeur, Martin Heidegger. Par ses compromissions avec le système nazi, ce petit être insignifiant finira par faire partie des caciques du régime hitlérien. En décrivant Adolf, n'était-ce pas surtout à Martin qu'Hannah pensait ?

Le livre d'Hannah Arendt est bien plus intéressant sous l'angle documentaire (elle écrivait le compte rendu du procès pour un journal américain) car elle y a analysé sans complaisance les rouages administratifs  du système d'extermination nazi, notamment le rôle des "Judenrat". À la fois comment les nazis contraignirent les Juifs à participer à leur propre destruction, et aussi comment certains Juifs cherchèrent des aménagements à leur sort contre des pots-de-vin. Scandale assuré.