Nous étions nombreux à le redouter sans vraiment y croire. Voilà, c’est fait ! Un guignol raciste, vulgaire, sexiste et militariste vient d’être élu par les mâles blancs américains en colère. Avec une participation de 54,2 % de votants (à titre de comparaison, en France, à la présidentielle de 2012, la participation était de 80%) avec une majorité de « grands » électeurs et bien qu’Hillary Clinton dispose de 2 millions de voix d’avance (sic) dans l’électorat. Les cons l’ont, leur revanche sur l’élection d’un Noir à la Maison-Blanche en 2008. Il y a de la haine comme on imagine mal derrière cette arrivée fracassante. Une vraie fracture Blancs/Noirs, riches/pauvres, villes/campagnes.
Alors maintenant, que faire ? Attendre la troisième guerre mondiale ? Prier pour qu’il se ramasse sept grammes de plomb, tiré par un de ses supporters déçus (il y en aura forcément) ou un extrémiste noir ? Faire le dos rond ? Peut-être résister, tout simplement. A la tentation de reproduire ce désastre ici en France, d’abord.
En même temps, je me réjouis de l’effet produit. Parce que cette victoire du populisme le plus outrancier est un vrai coup de pied dans les couil… tûûût de toutes nos élites gouvernantes. Y compris en France. Tous ces crétins hydroponiques élevés hors-sol, déconnectées des vrais problèmes des vrais gens, ces diafoirus qui proposent des potions économiques qui tuent le malade pour le guérir, ces beaux parleurs qui proposent la lune pour juste occuper un fauteuil pendant 5 ans, ces méprisants qui n’en ont finalement rien à foutre de 3 millions de chômeurs et 1,5 million de minimas sociaux. Tous ceux qui nous ont mis dans la merde depuis quarante ans. L’Histoire vient juste de donner un petit coup d’accélérateur.
En fait, je n’adhère plus vraiment aux idéaux démocratiques depuis quelques minutes. Les Etats-Unis viennent d’élire un président d’extrême-droite, sans même s’en rendre compte. L’électorat américain n’a pas la même mémoire historique que nous autres, Européens. Donald Trump n’a pas l’aval de tout le parti républicain, loin s’en faut, malgré que celui-ci soit majoritaire dans les deux chambres. Sa prochaine étape va être de faire sa « Nuit des Longs Couteaux », l’élimination de toute opposition au sein de son propre camp.
Ensuite, sur le plan international, le scénario catastrophe serait : pour rétablir des barrières commerciales aux importations chinoises, les Etats-Unis se retirent de l’Organisation mondiale du commerce. Ce qui provoque une crise majeure du dollar, la Chine se mettant à brader les bons du Trésor qu’elle accumule depuis trente ans. L’administration américaine met des bâtons dans les roues du FMI parce que celui-ci prête l’agent des contribuables américains à des créanciers insolvables (comme la Grèce…). La cerise sur le gâteau serait un retrait de l’OTAN et l’abandon de l’Europe face aux appétits russes. Tout comme du Japon et de la Corée du Sud, face aux terroristes nord-coréens. Ah, oui, et j’oubliais : le président des crétins a approuvé le bombardement par Israël des centres de « recherche » nucléaires iraniens.
Ca va être diablement intéressant à suivre. Mais de loin.
N.B : Je suis particulièrement étonné de l’unanimité des bourses mondiales vis-à-vis de ce futur président. World Company aurait-elle déjà une dent contre lui ? Le cours de l’or (traditionnelle valeur refuge) a augmenté de 5,4% à New York et le Nikkei a perdu 5,3% en un seul jour ! Hongkong, chute de 3%. Le Dow Jones, prends moins 3,42%. C’est énorme. Signe que le monde ne sait pas vraiment quelles perspectives il vient de s’ouvrir. Mais positivons ! Une chose paraît sûre : avec ce gars-là, le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis est mort-né : nous ne boufferons pas de poulet lavé au chlore tout de suite.