Voici une petite chronologie des faillites de l’animal au pouvoir à la Maison Blanche depuis janvier 2025, illustrées comme ça en passant des méthodes qu’il a apprises auprès de la maffia, comme de tordre le bras de son interlocuteur, et dont il est devenu le spécialiste mondial en diplomatie.
1968 : Donald commence sa carrière d’agent immobilier en entrant dans la société de son père. Fastoche, la vie de « fils de… ».
1973 : il est poursuivi pour discrimination envers les locataires noirs, en tant que gestionnaire de société immobilière.
1988 : Donald rachète une compagnie aérienne low-cost et fait foirer l’affaire.
Années 1990 : en tant que promoteur immobilier à New-York, Donald Trump ne peut pas ne pas avoir fait d’affaires juteuses sans accointances avec la mafia locale.
1991 : le casino Taj Mahal à Atlantic City appartenant à Donald Trump, entre en cessation de paiement et se voit placer sous la loi de protection des faillites.
2007 : lancement de la société « Trump Steak ». La marque lancée en grande pompe est abandonnée deux ans plus tard, après un scandale sanitaire dans son restaurant de las Vegas.
2008 : Donald Trump crée sa propre marque de vodka, qui fait flop deux ans plus tard.
2008 : Donald lance, malgré les prédictions alarmistes des économistes, sa société de prêts hypothécaires, la « Trump Mortgage LLC ». Elle est rattrapée par la crise des subprimes.
2016 : Donald Trump échoue à racheter une league de foot-ball amerloque (pas juste un club) et par dépit se présente à la présidentielle.
2018 : Créée en 2006, la Trump University est accusée en 2013, par le procureur de New York d’escroquerie. Il indemnise les plaignants sans reconnaître sa faute en avril 2018.
Janvier 2023 : Fraude fiscale de la Trump Organization
Mars 2025 : Donald plante la société America Inc. en exigeant des droits de douanes excessifs, bizarrement calculés, aussi bien de la part de ses alliés (Union Européenne, Japon, etc) que de ses concurrents plus virulents (la Chine, l’Asie du Sud-Est).
Discrimination envers les locataires noirs (1973)
On peut retracer les innombrables contentieux de Donald Trump depuis les années 70. À cette époque, il a repris l’entreprise immobilière de sa famille. Donald Trump (avec son père Fred) est poursuivi par le Ministère américain de la justice en 1973 pour discrimination envers les locataires noirs. Ces derniers se voient systématiquement refuser leurs candidatures pour des logements dont il est propriétaire. Donald Trump contre-attaque et décide de poursuivre en justice le gouvernement pour 100 millions de dollars. Un moyen qu’il a utilisé à plusieurs reprises par la suite. Sa plainte a certes été rejetée, mais l’affaire du Ministère de la justice a tout de même été classée. Donald Trump n’a pas plaidé coupable et a simplement signé un document, dans lequel il s’engage à changer ses pratiques de location. Affaire classée.
Trump et l’aviation : ça n’a jamais décollé (1988)
Il ne reste aujourd’hui de Trump et son bref passage dans l’aviation que quelques nuages de fumée. L’aventure commence pourtant bien. En 1988, la société immobilière de Trump est déjà solide, le magnat de l’immobilier décide de racheter la compagnie aérienne Eastern Air Shuttle pour 365 millions de dollars. La compagnie low cost, établie depuis 27 ans, propose des vols entre Boston, New York et Washington DC. Rapidement, Trump apporte sa touche personnelle à la flotte en apposant son nom sur tous les appareils.
L’homme d’affaires apporte également des petites modifications pour rendre l’intérieur des avions plus à son goût (de chiottes !) : placage en bois d’érable, loquet de ceinture de sécurité chromé, dorures dans les toilettes. Des petites touches de luxe auxquelles les clients seront totalement insensibles. La clientèle, habituée aux prix compétitifs de la compagnie, est vite rebutée par les nouveaux tarifs. La grève des mécaniciens et la hausse des prix du pétrole après la guerre en Irak en 1990 n’arrangeront rien. La société n’enregistre aucun bénéfice. Pis, Donald Trump fait défaut à ses créanciers qui finissent par lui racheter la compagnie. En 1992, les avions ne décollent plus, la société aéronautique met la clé sous la porte.
Donald Trump et la mafia (années 90)
À partir des années 90, les procédures judiciaires contre Trump se sont multipliées, principalement concernant ses casinos. Nombre de ces affaires se sont réglées par l’acquittement d’une amende. Exemple en 1991, lorsque le Trump Plaza a dû payer 200’000 dollars pour avoir écarté des tables de jeu les employés de couleur tout comme les employées féminines à la demande de Robert LiButti. Robert LiButti est ce qu’on appelle un «high roller», soit une personne qui joue beaucoup d’argent. C’est également une connaissance de John Gotti, célèbre parrain de la famille mafieuse Gambino. L’Autorité de surveillance compétente a découvert que le casino a également versé des indemnités à Robert LiButti, dont des centaines de milliers de dollars pour des vacances, des entrées à des événements sportifs ainsi que des bijoux. Le Trump Plaza a été condamné à une amende de 450’000 dollars pour lui avoir fait don de plusieurs voitures de luxe d’une valeur totale de 1,6 million de francs. Amendes de 650 000 $ : À l’époque, Donald Trump a nié connaître Robert LiButti. «C’est un menteur», a pourtant déclaré sa fille des années plus tard. Selon elle, son père et Trump se connaissaient très bien. Ce dernier aurait même été invité à sa fête d’anniversaire. Dans une vidéo enregistrée par la police, Robert LiButti a par ailleurs raconté comment Donald Trump lui a un jour remis personnellement un chèque de 350’000 dollars. Ce n’est pas la seule fois que les affaires de Trump ont révélé une connexion avec la mafia. Dans les années 80, le nabab de l’immobilier a déjà eu affaire à plusieurs reprises à des membres du crime organisé qui contrôlaient alors le secteur de la construction à New York. Il a par exemple fait appel à l’entreprise de béton S&A, qui appartenait officieusement aux chefs de la mafia Anthony «Fat Tony» Salerno et Paul Castellano. En 2014, Donald Trump a admis qu’il n’avait «pas eu d’autre choix» que de travailler avec «des types liés à la mafia». À l’époque, c’était «effectivement difficile à éviter», a confirmé de son côté le journaliste d’investigation Wayne Barrett à CNN, en 2015. Donald Trump aurait toutefois personnellement cherché à établir des liens avec les milieux mafieux. Les relations qu’il entretenait avec le crime organisé seraient extrêmement étendues, avait précisé le journaliste américain. «Aucun autre candidat à la Maison-Blanche n’a eux autant de contacts sociaux et commerciaux répétés avec des gangsters, des escrocs et autres voyous que Trump», a également affirmé le journaliste d’investigation David Cay Johnston, en 2016.
Trump et les casinos : la faute à pas de chance ? Vraiment ?
Trump a souvent fait remarquer qu’il n’avait jamais personnellement fait faillite. Si l’affirmation est vraie en ce qui concerne sa fortune personnelle, elle ne l’est pas pour des entreprises portant son nom… Exemple : en 1991, son casino Taj Mahal, à Atlantic city, entre en cessation de paiement et se voit placer sous la loi américaine de protection des faillites. Inauguré en grande pompe à peine un an plus tôt, l’établissement a en effet accumulé 3 milliards de dettes, en grande partie dûes aux obligations à très fort taux d’intérêt dont Trump s’était servi pour financer sa construction. Afin de solder ses dettes, le milliardaire est contraint de renoncer à la moitié de sa participation dans le casino.
Mais ce n’est pas tout. Peu de temps après, le Taj Mahal intègre l’entreprise « Trump Entertainment Resorts » qui possède déjà d’autres casinos sur la côte Est, le Trump Plaza et le Trump Marina. La société dépose le bilan… trois fois (en 2004, 2009 et 2014) ! Trump justifie ces sorties de route financières comme faisant partie des aléas du métier. « J’ai utilisé les lois de mon pays (à propos de la loi sur les faillites) comme beaucoup d’autres patrons l’ont fait », s’est-il défendu sur Fox news.
Trump et les steaks : l’addition était salée
« Trump Steak » est une autre aventure financière que Donald Trump aurait surement préféré oublier. La marque lancée en grande pompe en 2007 prétend alors proposer, selon Trump lui-même, « les meilleurs steaks du monde ». La société entend offrir aux amateurs de viande un « petit goût du luxueux train de vie de Donald Trump » dans ses paquets de burgers vendus jusqu’à 999 dollars les 16 pièces de choix. Mais les viandes Trump, distribuées par un partenaire unique, ne parviennent pas à aiguiser l’appétit des gourmets et ne sont aujourd’hui plus disponibles sur le marché.
En 2013, les steaks Trump refont parler d’eux… mais pour de mauvaises raisons. Le restaurant de Trump dédié à la viande, situé dans l’hôtel international Trump de Las Vegas est contraint de fermer suite à un contrôle sanitaire de routine au cours duquel 51 infractions sont enregistrées.
Trump et la vodka : la boisson qui fait flop
Grisé par ses succès dans l’immobilier, Donald Trump se lance en 2006 dans le business juteux de l’alcool en créant sa propre marque de vodka, « Super premium ». L’homme d’affaires affirme que ses cocktails « T&T », (« Trump and Tonic ») seront les plus demandés de l’été en Amérique. Arborant crânement le slogan « Success Distilled » (« succès distillé »), la boisson ne recueille pourtant pas le satisfecit des amateurs d’alcools forts. La marque est abandonnée deux ans plus tard, selon le Wall Street Journal, et le produit finit par disparaître de la circulation en 2011.
Trump et ses prêts hypothécaires : la mauvaise idée au mauvais moment
Les incursions en territoire inconnu sont une chose, mais Trump s’est aussi raté dans le secteur d’activité qu’il se vante de maîtriser : l’immobilier. En 2006, malgré les prédictions plutôt alarmistes des économistes, il lance sa société de prêts hypothécaires, « Trump Mortgage LLC ». À peine deux ans plus tard, l’entreprise baisse le rideau, rattrapée par la spectaculaire chute du marché immobilier américain dont tout le monde se souvient sous le nom de « crise des subprimes ». Un manque de flair flagrant.
Dans une interview accordée à la chaîne CNBC en avril 2006, l’année du lancement, Donald Trump avait pourtant déclaré, confiant : « C’est un moment idéal pour lancer une société de prêts hypothécaires. » Et d’ajouter : « Le marché hypothécaire va être très porteur pendant des années à venir. » Il n’aurait pas pu se tromper davantage.
Trump et son université : un diplôme en peau de fesses
C’est sans doute l’échec le plus ironique dans la carrière du magnat de l’immobilier : En 2005, il décide de créer « l’université Trump », une école qui aspire à faire de ses étudiants des hommes d’affaires aussi avertis que Donald Trump. Les cours sont facturés jusqu’à 35 000 dollars ! Mais là encore, les ennuis s’accumulent… En 2010, les autorités américaines exhortent le milliardaire à changer le nom de l’établissement, estimant que l’institution n’avait rien d’une « université ». L’école est rebaptisée « The Trump Entrepreneur Institute ». En 2013, il est à nouveau dans le collimateur de la justice : Trump est accusé par le procureur de New York Eric Schneiderman d’avoir escroqué 5 000 étudiants avec des cours bidons, dont certains, selon la chaîne ABC, ne seraient que des copiers-collers d’Internet. La justice lui réclame 40 millions de dollars. Plus récemment, l’affaire de « l’Université Trump » a été utilisée par l’ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney pour dézinguer le milliardaire dans la course à l’investiture. « Donald Trump est un faux, une fraude « , a déclaré Mitt Romney. « Ses promesses ne valent pas davantage qu’un diplôme de l’Université Trump. » En 2018, pour échapper au procès, Donald Trump accepte un accord avec les plaignants, soit le remboursement de 25 millions. Jusqu’à ce jour, l’accusé n’a pas reconnu de faute.
Les échecs de Donald Trump dans le monde du sport business
Le milliardaire a toujours entretenu une relation houleuse avec la National Football League dont le premier écho remonte aux années 80. Alors magnat de l’immobilier, Trump ambitionne d’étendre son empire au monde du sport, et de faire partie de l’élite restreinte des propriétaires de franchise de football américain. Il tente le rachat en 1984 des New Jersey Generals. Ce club fait alors partie de l’United States Football League (USFL), toute jeune ligue concurrente qui se déroule au printemps, après la saison de NFL. Trump pousse alors pour que l’USFL bouleverse son calendrier afin de concurrencer la NFL, en espérant que le conflit aboutisse à une fusion entre les deux ligues, comme cela arrive régulièrement dans le sport américain. Mais l’extinction soudaine de l’USFL en 1986 contrecarre ses plans. Première humiliation. La seconde intervient près de trois décennies plus tard. En 2014, Trump lorgne cette fois sur les Buffalo Bills, franchise dont le fondateur vient de mourir. L’offre de Trump, un milliard tout rond, est écartée, le club revenant à Terry Pegula, un magnat du gaz naturel, pour 1,4 milliard. Un échec lourd de conséquences, si l’on en croit les propos de l’un des animateurs sportifs les plus connus aux Etats-Unis, Stephen A. Smith. Lors d’un coup de fil avec Trump, ce dernier lui avait fait part de son intention de se présenter à la présidentielle en cas de rachat avorté. «Si ces enculés [les propriétaires de la NFL, ndlr] se mettent en travers de mon chemin, je les récupérerai tous. Je vais me présenter à l’élection présidentielle», rapporte le journaliste. Une version que tend à corroborer les dires de Trump en février 2016. «Si j’avais acheté cette équipe, je ne ferais pas ce que je fais», déclarait-il, en pleine course à la Maison Blanche.
Fraude fiscale de la Trump Organization
Donald Trump et ses diverses entreprises ont régulièrement été soupçonnés de fraude fiscale. En 2018, un article du «New York Times» a révélé qu’il a indûment touché plus de 400 millions de dollars de l’empire immobilier de son père dans les années 90. En 2020, une autre enquête du journal a révélé que Donald Trump a économisé à peu près la même somme en impôts sur le revenu et qu’il a pratiqué l’évasion fiscale dans une bien plus large mesure que d’autres grosses fortunes américaines. Au cours de sa carrière, Donald Trump a dû comparaître plusieurs fois devant un tribunal pour des questions fiscales. La plupart du temps, il est parvenu à conclure des accords ou à retarder, voire à empêcher des procédures grâce à des astuces juridiques. En février 2024, il a certes été condamné pour fraude économique, mais il a échappé à une amende de plusieurs millions de dollars parce qu’il est parvenu à conclure un accord et à faire appel. La décision du procès en appel n’a pas encore été rendue. Parmi ses proches, en revanche, certains s’en sont moins bien sortis d’affaire. Le directeur financier de longue date de Donald Trump, Allen Weisselberg, a été condamné, le 13 janvier 2023, à 15 mois de prison et à payer 2 millions d’arriérés d’impôts et amendes. Selon le tribunal, il s’est rendu coupable de fraude fiscale dans le cadre de ses fonctions pour la Trump Organization, qui a été condamnée à une amende de 1,6 million. Il s’agit de la peine maximale autorisée. Donald Trump est désormais intouchable.