L’ordre et la morale. Tristesse

« Un fléau invisible, un tueur vicieux, sournois, capable de transformer en moins de deux heures, un homme qui tousse en mourant ».( Vu de l’hôpital, chronique de Jean-Paul Marti du 23 avril 2020, Libération).

L’idéologie est à la politique actuelle ce que la religion est à la spiritualité : un ordre moral. L’ordre moral régit les consciences. Plus il est puissant, plus il entraîne de refoulement. Ce refoulement rejoint l’inconscient mais, parfois, lui échappe.

Voici qu’il échappe aux politiques à l’heure du dé-confinement qui commencera par les enseignants. « Les enseignants sont tous des feignants » dit l’inconscient politique. Il n’y a rien de rationnel ni de pragmatique là-dedans.

En effet, la logique économique voudrait que le dé-confinement commence par les commerçants, les artisans, par la reprise des activités culturelles et sportives, des restaurants, du tourisme, du divertissement, par les industries aussi.

Or, ce sont les enseignants, «  en saignant » qui, après les soignants iront à nouveau remplir les salles de réanimations des hôpitaux qui désemplissent en ce moment, petit à petit. Ils seront suivis des enfants, des adolescents, ceux qui ont une santé déjà fragile. Enfin, quand ceux qui seront vivants partiront sur les routes des vacances en France, les enseignants, les enfants et les adolescents malades seront rejoints par les anciens, ceux des maisons de retraite qui se sentiront abandonnés, ceux qui restent seuls et encore plus seuls chez eux l’été. On connaît.

Alors, si tout ça, on connaît, pourquoi ne pas l’éviter ?

Professeur Mottro

 

 

24 avril 2020, dé-confinement -18 jours (des cons, finement…).