Quelle différence ?
Un singulier versus un pluriel.
En con, finement, je suis seul ou avec ma femme qui l’est également, aussi finement que moi. Avec mes enfants, qui le sont plus ou moins, c’est selon. Selon les devoirs scolaires qu’ils font ou ne font pas, devoirs que leur envoient les prof en cons, finement. C’est vrai, les profs, en cons, finement, ils sont tous quasiment en vacances avant les grandes vacances : 4 mois de congés payés, les cons ! On le dira jamais assez même si « on » est un couillon comme le disait mon prof de français car « on » est un pronom indéfini et par définition le couillon est un être indéfini, ou mal fini, si vous voulez.
Bref.
Des cons, finement sont forcément plus nombreux. On voit les parents, leurs enfants qui courent rendre visite à leurs grand-parents qu’ils n’ont pas rencontrer depuis longtemps ( c’est ce que nous montre la télévision, on en pleure tellement c’est con!) sinon par « skype »; ça veut dire, en français, par écran interposé, à distance. Et, à distance, on ne peut pas s’embrasser, se lécher la trogne, gentiment. C’est couillon les écrans quand on y pense, non?
Donc, des cons, finement, vont tous se regrouper, en famille, au bureau aussi, en respectant les distances de sécurité, en portant des masques, si on veut. Heureusement si on veut car on est libre, non ? Voilà la vraie question c’est celle de notre liberté confrontée à celle de notre sécurité. Quelle liberté sommes-nous prêts à sacrifier pour notre sécurité ?
Le problème ( je n’ai pas dit « souci« , cf. le diconotron), c’est qu’en France, on veut les deux, oui , les deux mon général!
D’ailleurs, on attend le retour du général. Notre Président se prend à afficher des postures gaulliennes. Après le nous sommes en guerre, l’union nationale.
Seulement, le général, on l’a viré en 1969, après 1968 donc. Non, je ne devrais pas dire « on » mais plutôt, la jeunesse, la classe ouvrière et les intellectuels.Ce sont eux qui l’ont viré le vieux.
En 2019, où est la jeunesse? où est la classe ouvrière? où sont les intellectuels ?
Je ne sais pas. Je ne vois pas, ce n’est pas clair.
Si, je perçois, sans doute de façon quelque peu désespérée, comme un vieux con, une masse de con-sommateurs, prête à se jeter sur le crédit à taux prohibitif qui leur permettra d’acquérir la bagnole qu’il rêve de posséder.
Finalement, comme mon ami Rugiens, je préfère rester en con, finement, dans mon appartement.
Je me souviens d’un entretien que donna Robert Badinter, lors d’ une émission de télévision où il s’était mis en colère, une saine colère, une colère telle que les décrit Marek Halter de celles qui ont de bonnes raisons d’exploser, de celles qui réveillent les consciences endormies. »Il faut douter de l’Homme » dit Robert Badinter à la fin de sa colère avant de retrouver un calme olympien. Peut-être sa dernière colère, à plus de 90 ans?
Professeur Mottro,
18 mai 2020