Mikron est un signifiant de ce qu’est, deux siècles plus tard et trop tard, l’aboutissement de la Révolution française : une révolution bourgeoise. Mikron et son Parlement, Parlement à sa botte, est un signifiant du triomphe de la bourgeoisie de la banque et de l’industrie, des grands commerces. Et que les petits ouvrent à fond en ce samedi « des cons finement » pour que les classes populaires et moyennes puissent s’y ruer pour acheter et à défaut, s’y balader, sans parler d’y choper le COVID.
Mikron vient de faire entrer l’écrivain Maurice Genevoix, valeureux officier saint-cyrien et bourgeois au Panthéon. Rappelons que c’est la France bourgeoise qui expédia au casse-pipe, la fleur au fusil et pour la der des der des millions de jeunes Français de toutes classes, mais surtout des classes populaires, en première ligne. Quelques temps avant, c’est la France bourgeoise qui indirectement assassina le pacifique Jean-Jaurès. Et c’est la France bourgeoise que rassembla le général en 1945 autour d’un projet social qui ne cesse de se casser la gueule depuis 20 ans.
C’est la bourgeoisie qui fit croire au peuple qu’un homme seul et indépendant pouvait décider de l’avenir de tout un pays et de ses citoyens : le Président tout puissant de la Constitution de notre Cinquième République.
Qu’est-ce que la bourgeoisie, enfin ? La bourgeoisie, ce sont les grandes familles qui se transmettent le pouvoir et les affaires et le pognon qui va avec, de génération en génération. En cela elles ont supplanté les familles de l’aristocratie. La bourgeoisie, ce sont les grandes écoles, l’E.N.A., science-po et ses réseaux.
Mikron, président, n’est rien de moins, rien de plus qu’un signifiant de cette France qui étouffe sous le poids de cette caste bourgeoise. Qui étouffe et parfois crie, dans les rues, sur les ronds-points, avec ou sans gilet jaune et à qui le pouvoir politique aux ordre de la bourgeoisie envoie des flics excédés parce que fatigués, mal formés et mal payés.
Cette France qui étouffe, encore plus sous les masques, se méfie de tout et de tous. Ne vote plus… Parce que la politique, ça fait chier. Alors, je vais jardiner.
Professeur Mottro.
28 novembre 2020.