Un fidèle lecteur de nos chroniques nous a envoyé l’article ci-joint où il est gentiment dit que les récents propos du sociologue Edgar Morin sur la guerre en Ukraine, laissent perplexe. A cent un ans, Edgar aurait le cerveau lent.
Autrefois, en classe, à une époque où nous pouvions entendre la musique de nos profs car il y avait encore quelques silences, on nous enseignait qu’un événement historique a des causes premières et des causes secondaires ou causes profondes. Ainsi l’invasion de la Pologne par l’armée allemande aux ordres d’Adolf Hitler, le 1er septembre 1939 est la cause première du déclenchement de la seconde guerre mondiale en Europe. Parmi les causes profondes, il y avait le “diktat de Versailles “. L’Allemagne considérait que les alliés lui avaient imposé, en 1919, à Versailles, les conditions d’une paix qu’elle jugeait injuste. D’où le sentiment d’humiliation et le désir de revanche, et de vengeance exaltés par Hitler suivi par tout le peuple allemand.
Donc, avec cette histoire, ancrée dans nos mémoires,il est difficile de ne pas établir un parallèle entre l’invasion de la Pologne par Hitler en septembre 1939 et l’invasion de l’Ukraine par Poutine en février 2022.
Sauf que cela fait froid dans le dos.
C’est peut-être la raison pour laquelle Edgar Morin,qui a traversé le siècle et vécu la seconde guerre mondiale en Résistant, ignore volontairement le postulat qu’il convient de rappeler à chaque fois que l’on parle de cette guerre en Ukraine: c’est Poutine et l’armée russe qui sont les agresseurs. ( est-ce bien utile de le rappeler ?)
Comparaison n’est pas raison, nous laisse entendre le vieux sociologue. Rassurons-nous, il n’y aura pas de troisième guerre mondiale.
Edgar Morin pense encore et milite pour la paix, sachant qu’un mauvais compromis vaut mieux qu’une méchante guerre.
Professeur Mottro.