Riss a raison de montrer une réalité des cités en France. J’habite à quelques centaines de mètres de l’une d’entre elles ; j’y suis même intervenu pendant plus de 3 ans pour alphabétiser des femmes musulmanes. Mais ce que montre le dessin de Riss n’est pas nouveau. Il aurait aussi pu dessiner un Juif religieux dans le quartier du Marais à Paris, disant : « aucun risque, il n’y a plus d’Arabes dans le quartier »…
Le problème en France c’est que des communautés vivent les unes à côté des autres, alors que la République française prône le « vivre ensemble ». Il suffit d’aller à Tours, dans le quartier du Sanitas, pour se rendre compte que les communautés africaines ont remplacé celles qui venaient du Maghreb, il y a une vingtaine d’années…
En fait, ce n’est pas tant la question religieuse qui pose problème, que celle du communautarisme. Et le communautarisme a d’abord des causes économiques et sociales. Les pauvres, les prolétaires se retrouvent tous ensemble dans ces quartiers. Les autres se mélangent ailleurs, plus facilement. « Selon que vous soyez puissant ou misérable »
Qu’ont fait les gouvernements successifs de droite, de gauche, pour désenclaver ces quartiers ? Rien. Les politiques s’en sont servis comme de viviers d’électeurs pour conserver leurs places et leurs prérogatives. C’est ce qui a contraint l’écrivain libertaire et républicain Didier Daeninckx à quitter sa banlieue rouge, dégoûté par la corruption, la concussion des élus communistes, les premiers à flatter les intégristes musulmans…
On n’est pas sorti de l’auberge, aurait dit ma grand-mère !
Professeur Mottro